L’enseignement au Cambodge, tout un roman !

Publié le par maguegreguocambodge.over-blog.com

 

Depuis la rentrée des classes qui a fait l’objet du dernier article, nous côtoyons de près le système d’enseignement khmer et les surprises sont au rendez-vous : il y aurait beaucoup de choses à écrire. Il faut dire que c’est un sujet qui occupe nos pensées car nous sommes extrêmement frustrés au nom des jeunes que nous parrainons et qui sont intelligents, du  niveau déplorable de l’enseignement.

 

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Pour commencer, ici, les élèves ne savent tout simplement pas étudier tous seuls car ceci n’est pas du tout prôné à l’école. Jamais par exemple un professeur ne fait d’exercice en classe, il n’en donne pas non plus à faire à la maison, et encore moins fait-il des devoirs régulièrement pour tester l’évolution du niveau des élèves.

Bref les cours sont une suite de cours magistraux où le prof écrit au tableau et où les élèves recopient, pour la plupart sans comprendre, et une fois par trimestre ces connaissances non acquises sont testées par un examen où la triche permet à chaque élève d’avoir le pourcentage nécessaire pour passer au grade supérieur sans avoir compris le grade en cours et où chaque prof double son salaire sans travailler plus en vendant sujets et corrigés.

Tout ceci est donc fort bien organisé, on oublie juste dans la bataille la réelle évolution scolaire des élèves, dont seuls les vraiment intelligents ont une chance de tirer leur épingle du jeu. Mais quel gâchis pour tous les autres qui ne sont pas bêtes et qu’un enseignement de qualité rendrait intelligent.

 

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Par ailleurs, des cours privés sont absolument indispensables ici pour qu’un élève puisse passer d’un grade à un autre.

En effet, l’école publique est presque un leurre : très nombreuses absences de professeurs qui il faut dire ne sont quelquefois pas payés, classes surbondées (jusque 70 élèves par classe), méthodes qui ne convainquent pas nos cerveaux formés dans de bonnes écoles occidentales (répétition par cœur par toute la classe très fort de mêmes préceptes non compris, recopiage de règles très complexes notées sur le tableau sans  qu’un seul exercice soit fait, …),  fonctionnement des examens uniquement à la triche d’une façon acceptée par tous (les professeurs vendent les sujets et leur correction avant l’examen, ne surveillent pas l’examen où les élèves travaillent donc tous ensemble), fermeture de l’école très fréquente (il pleut trop, il fait trop chaud, c’est l’anniversaire du fils du neveu du roi, … des raisons vitales comme ça qui font que depuis la rentrée, qui n’a eu lieu pour raison de fêtes nationales diverses, que le 11 octobre, il y a eu peut-être 10 jours de cours complets…).

 

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Bref, l’école publique est gratuite, c’est bien, c’est beau, c’est démocratique. Tiens, malheureusement on n’y apprend tellement rien et l’auto-étude est tellement peu en vogue que chaque élève du Cambodge qui veut progresser dans sa scolarité est obligé de prendre des cours privés, qui, eux, sont payant et pourtant donnés par les mêmes profs qu’à l’école publique, qui poussent pour certains le vice jusqu’à ne même pas étudier tout le programme en cours public (programme il faut le dire gargantuesque).

Certains jeunes de cette façon ajoutent aux 6h de cours (prévus) par jour à l’école publique, 5h de cours privés. Autant dire qu’à la fin de la journée, le cerveau est un brin fatigué !

 

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